Un nouveau départ. PV Atsushi.

C'est en entrant dans cette chambre que Kaenne Magdalene Dean se rendit compte que sa vie à Tokyo High School serait totalement différente de celle qu'elle menait précédement dans ce building d'une centaine d'étages. Deux lits étaient cote à cote, seulement séparés de quelques mètres. Entre eux deux, un tapis, blanc, une sorte d'imitation de fourrure. Elle ne put s'empecher d'afficher une image de dégout : soit c'était de la fourrure, soit a n'en était pas. Ca commençat mal, et la demoiselle sentait déja la mauvaise humeur pointer son nez, alors qu'il n'était que dix heure trente sept du matin. La chambre était spacieuse. Les murs étaient peint, et deux fénètres sur le mur de gauche étaient entre-ouvertes, certainement pour 'rafraichir' l'air de la chambre. Ca sentait le neuf, c'était déja ça. Elle aurait fait une esclandre si les meubles étaient vieux et miteux et la salle de chambre invivable. Bref. Toujours au seuil de la porte, Magdalene balaya encore minutieusement les derniers détails de la chambre qui auraient put lui échapper. Elle finit par s'avancer un peu, toujours sa valise a bout de bras et l'homme qui l'accompagnait souvent derrière elle, ses treize autres valises réparties dans le couloir : chacune étaient prêtes a craquer. Elle jetta un regard en arrière, pour s'assurer qu'il était toujours là et qu'elle n'aurait pas a amener tous ses bagages elle même a l'intérieur de la chambre c'est a dire a ... Deux mètres maximum. La devise de Mag' avait toujours été d'en faire le moins pour se préserver. C'est en partie pour cela que ces parents l'avaient envoyée ici, dans le but qu'elle se rendent compte que la vie n'est pas aussi dorée que la sienne, en réalité. Pourtant, elle avait eu du mal a les croire, lorsqu'ils lui avaient annoncée. Et aujourd'hui, la voici, une valise a la main, main rougit par l'effort.

Quelques minutes seulement on suffit a l'homme de tout déposer soigneusement dans la chambre. Kaenne avait été parfaitement surprise, au premier abord de remarquer qu'elle n'avait pas de chambre seule ... Elle ! L'héritière Dean ! On la fourrait dans un trou à rat, en espérant qu'elle se taise et devienne plus "humaine" dans son comportement. Calmer ses caprices, calmer ses caprices ... Tu parles oui ! Comment cela pouvait être acceptable. Elle se tourna vers l'homme, manifestant son mécontentement. Elle s'assit mollement sur le lit, le dos droit, la tête haute et bras et jambes croisées. Elle le dévisageait du coin de l'oeil, s'attendant a une réaction lui permettant de changer de chambre, d'en avoir une plus grande, mieux agencée, pour elle seule. Inadmissible .. Vraiment inadmissible. Il fallait qu'elle touche deux mots à ses parents, qu'on la maltraité ! Ca pouvait faire une très mauvaise pub. C'est dans des moments comme ça qu'on se rend compte à qu'elle point Kaenne à besoin d'un redressement morale ... Elle fit un signe de la main à l'homme pour qu'il prenne congé. Maintenant il suffisait d'attendre son colocataire, ou sa colocataire. Surprise.

Candy avait lâché sa nièce devant le portail imposant de l’école, résistant à l’envie de prendre les formes majestueuses en fer blanc. Yukino resta plantée devant le portail pendant une dizaine de minutes avant de rentrer dans l’enceinte de sa nouvelle école. De sa nouvelle maison aussi. Candy allait lui manquer. Henri aussi. Mais bon, c’était l’école et on ne pouvait pas emmener d’animal à l’école. Yukino avança, sa valise à roulette traînant sur le sol, un autre sac sur l’épaule et son sac à mal en bouche. Autant dire qu’elle avait l’air d’un clown. Malgré cet état de débilité, Yukino réussit quand même à passer la porte du hall. Et là, elle lâcha tout. Sa valise tomba dans un grand fracas sur le sol, le plus petit de ses sacs tomba lentement à ses pieds et son sac de sport… Lui écrasa le pied. Ce qui fait que Yukino se retint d’hurler. Dix minutes plus tard, elle s’était calmée et regardait les élèves dans le hall. Tout paraissait si calme ici. Comme si aucun danger ne guettait les habitants du lycée. La jeune fille aux cheveux verts posa son regard vert également sur ses valises et entreprit de se trouver un gentil étudiant pour l’aider dans sa quête de « monter les valises jusqu’à la chambre… 5 ? ». Yukino ne se fit pas prier et attrapa le premier élève qui paraissait en première année par le col de son pull en souriant et en lui montrant les valises.
" Bonjour mon p’tit gars ! Je suis vieille et j’aurais donc besoin d’un tout petit peu d’aide pour porter les valises jusqu’à ma nouvelle chambre."

Le garçon lui paraissait apeuré. Yukino ne faisait pas si peur que ça pourtant. Certes, elle avait d’étranges cheveux verts ainsi que des yeux verts totalement accordés à ses cheveux. Elle n’était pas habillée si bizarrement. Elle avait mis un pantalon en jeans et une chemise bouffante bleue à lignes verticales. Elle était habillée on ne peut plus normalement.
« Allez, s’il-te-plait. » Elle se mit à fouiller dans la poche de son sac à main et en sortir une sucette de couleur verte fluo. « Et je te donne une sucette à la pomme en échange de ce petit service, d’accord ? »
Le coup de la sucette verte, ça marchait à tous les coups, c’est Heidi, sa deuxième tante, qui le lui avait appris. Le gamin attrapa la plus grosse des valises, celle qui contenait l’appareil photo et les vêtements de Yukino, laissant la demoiselle prendre son sac de sport et l’autre sac. Ils arpentèrent quelques temps les couloirs de l’internat et le garçon abandonna la valise devant la chambre 5. Il attrapa la sucette que lui lança Yukino et partit sans demander son reste.

Yukino ouvrit la porte. Des étagères, deux lits côte à côte séparés par un tapis blanc à la texture bizarre et une jeune demoiselle brune posée sur l’un d’entre eux. Alors c’était elle, sa colocataire. Une jeune femme aux cheveux bruns et aux yeux verts. Assise sur le lit de droite, le dos raide et le regard fixant le mur. Yukino regarda encore une fois la chambre. Les murs étaient peints d’une couleur pastel et la fenêtre donnait, apparemment, sur le parc de l’école. L’odeur de la peinture hantait encore la chambre et les meubles avaient été soigneusement frottés avant l’arrivée des élèves dans l’établissement. Yukino inspira l’air à plein poumon. C’est sûr que sa chambre à l’appartement était plus spacieuse qu’ici. Elle avait plus d’étagère aussi. Nettement plus de place. Mais bon. Yukino afficha un sourire joyeux et regarda la jeune demoiselle.

« Alors c’est toi qui sera ma colocataire cette année ? Ravie de faire ta connaissance ! Je suis Yukino Atsushi. »

Dans la Famille Je suis insuportable et j'assume, je voudrais Kaenne.

Kaenne Magdalene Susy Eleonore Lisbeth Dean, douzième du nom. Enchantée.

Sa nouvelle colocataire venait de lancer ses cinq prénoms dans la gueule de Yukino mais cette dernière ne se laissa pas démoraliser pour autant. Avoir plusieurs prénoms était courant chez les personnes de haut rang et de haute lignée, ce qui n’était probablement pas le cas de Yukino. Elle était née de parents voyageurs et non de parents entrepreneurs et riches. Elle était japonaise de pur sang, souriante et vive. Elevée par deux tantes âgées après la disparition du bateau de ses parents. La demoiselle aux cheveux verts ne s’apitoyait pas sur le sort de ses parents, elle ne s’apitoyait pas sur la faiblesse de ses tantes, ne se renfermait pas sur elle-même. Après tout, la vie continue.

Sa colocataire venait de se lever, l’attitude toujours aussi altière. Elle émanait la grâce et la richesse, dans tous ses faits et gestes. Les jeunes filles étaient si différentes. Yukino ne connaissait pas sa vraie nature, ne connaissait pas le statut de ses parents au Japon, ne se souvenait même pas de leur attitude ni de leur visage. Yukino supposait que Kaenne connaissait tous ces détails. Elle savait que ses parents étaient hauts placés, elle devait certainement connaître le visage de ses parents. Yukino ne se laissa pas abattre.

La jeune fille aux cheveux châtain clair venait de tendre la main, un faible sourire gravé sur ses lèvres immobiles. Kaenne Magdalene Susy Eleonore Lisbeth Dean. Ca en faisait beaucoup. Yukino garda, elle aussi, son sourire joyeux et serra la main de la jeune demoiselle. Malgré tout, elle ne connaissait que ses prénoms et nom de famille. Elle ne savait rien de son âge. Elle ne savait pas où elle avait vécu. Elle ne savait pas si cette fille était vivable – même si Yukino s’adaptait à tout le monde.

- J’aime beaucoup tes prénoms, ils sont très jolis.

Elle avait dit ça joyeusement et elle le pensait. Elle aimait les prénoms qui avaient des consonances anciennes. Même si son préféré était Iris. Une fleur, un prénom et mot qui faisait penser au sang. Yukino souriait.