Le ciel était noir des nuages gris qui s'accumulaient laissant s'échapper les fines gouttes de pluie d'un transparent pur. Des gouttes de pluie s'échouant sur les grandes et les petites feuilles des arbres de la forêt et se laissant glisser le long de celle-ci pour finalement s'écraser sur le sol de terre boueuse ou passer entre les différentes couches de feuilles sans en toucher une et s’écraser directement sur le sol.

Des traces de pas se découpaient, en traces boueuses, dans l'herbe sauvage qui recouvrait le sol, quelqu'un était passé par ici il y a peu de temps et une silhouette sombre se déplaçait parmi les nombreuses espèces d'arbres qui peuplait la forêt, elle se dirigeait vers une clairière.

Encore une fois il n’avait pas pu résister à l’appel de la nature, il était pourtant assez tard, vers dix-huit heure et il ne devrait pas être ici dans la forêt. Mais il avait besoin de sortir, de respirer l’air de la nature…et surtout de chanter dans un endroit où il serait sûr de ne trouver personne. Il avait trouvé cette clairière dans la forêt à peine après son arrivé à Tokio High School, et il avait établi ici son "petit jardin". Même les rares animaux de la forêt qui avaient osé l’approché, approchaient maintenant sans aucune crainte. Chaque samedi il venait à présent de ce petit "paradis" pour chanter, qu’il fasse beau, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige…Rien ne l’empêchait d’aller ici.

Dans la clairière les gouttes de pluie s'écrasaient directement sur le sol recouvert d'herbes et de fleurs sauvages. Au milieu de cette clairière se tenait un rocher, quelque peu particulier car il était déjà taillé en forme de banc. La silhouette était allongée sur le ventre, sur ce banc, ses cheveux d'un bleu dégradé étaient détrempés par la pluie et longeaient son dos. Mouillant, plus qu'il l'était déjà avant, sa tunique blanche. Sa peau blanche apparaissait transparence sous le vêtement qui lui collait au corps. Le large pantalon détrempé retombait sur les côté du banc de pierre. Des tongues étaient déposées sur le côté du banc et des pieds nus pendaient dans le vide.
La silhouette fine qui était en faite Yoru, remua la tête au rythme du son que diffusait son casque posé sur sa tête. D'un coup Yoru se releva et pris une pose assise sur le banc, ses cheveux, toujours ruisselant, prenant place sur le côté droit de la poitrine. Une nouvelle chanson prit place dans la playlist de son mp3, ses lèvres s'entrouvrirent et un son en sortit, doux et cristallin. Puis une syllabe suivit, puis un mot, puis une phrase…Finalement Yoru chanta tout une chanson, il avait le visage exposé aux gouttes de pluie, des gouttes qui glissaient le long de son soyeux visage pour finir leur course dans les vêtements de Yoru.

Une nouvelle chanson remplaça la précédente, Yoru resta assis sr le banc de pierre, la chanson qui passait était plutôt triste, mais il la chanta tout de même. A la fin de la chanson, des larmes salées se mélangeaient à la pluie d’eau douce. Le silence se faisait autour de lui, il ferma les yeux et respira un grand coup l’air frais et pur de la nature. Il enleva son casque et regarda autour de lui, quelques animaux étaient cachés dans la forêt, d’autre étaient à la lisière de la petite clairière ; d’autres encore, comme des petits écureuils roux se tenaient à côté de Yoru sur le banc de pierre. Il en prit un dans sa main et le caressa d’un geste doux et familier, il en avait caressé des animaux, il les aimait.

Puis sans crier gare, tout les animaux se volatilisèrent, Yoru ouvrit les yeux pour regarder les alentours…rien…pas un bruit… Pourtant quelque chose avait bel et bien fait fuir les animaux. Alors il se leva et fit un tour sur lui-même tout en regardant autour de lui la lisière de la clairière. Un craquement de bois se fit entendre et Yoru, sans pouvoir se rattraper à quelque chose, bascula en arrière…Il ferma les yeux par automatisme…